il y a longtps que je n'avais pas écrit ici sur cette page virtuelle. Depuis la dernière fois, j'ai essuyé des larmes, des déchirures, des sourires, des bonnes surprises, de la deception, de l'emerveillement...

Mais maintenant que G. et moi avons fait le tour du cadran des 12 mois de l'année, je repense à nous et je garde notre rencontre comme un trésor fragile et précieux. Je suis intimement convaincue que notre histoire est qqchose de rare et qu'il faut garder intact. Je sais qu'il me faut enormement de courage pour ne pas le relancer, lui crier de toutes mes forces que je voudrais le voir et que si il voulait parcourir le monde avec moi, je quitterais tout sans hésitation. Mais je sais trop bien que les conséquences seraient catastrophiques et que je m'y brulerais les ailes et pire les sentiments tendres  qu'il éprouvent pour moi...

Je me tapis dans l'ombre, réapparaissant de temps en temps en dégainant l'un de mes sourires à tomber, ma porte lui sera toujours timidement entrouverte.

dès que je pense à mercredi j'ai le coeur qui se serre, qui bat trop vite, qui fait des bonds.... Je me mets une pression incroyable juste parce que je vais le revoir. J'ai l'impression de jouer un jeu dangereux, où il n'y a qu'une seule chance de réussir. J'ai la conviction que cela est d'une importance capitale. Je n'ai jamais ressenti cela avant. J'ai peur. J'ai peur, mais il faut que je sache, l'attente est insoutenable. Je n'ai plus envie de vivre dans une illusion douce et chaleureuse où penser qu'un jour nous serions ensemble, me fait sourire. J'ai peut etre pour l'une des premieres fois de ma vie, un besoin vital de concret. J'ai décidé de tenter quelque chose...

mon amour pour lui est une bulle de savon increvable, elle est légère, elle s'envole tout la haut mais ne parvient pas à s'éclater sur le sol. Je souffle dessus pour qu'elle aille vers lui mais il l'évite... Il virvolte autour de celle ci, elle danse autour de lui, il l'a frôlé du bout des doigts plusieurs fois et ce soir il a tenté de la chasser comme un damné. Cette bulle ne doit pas exister puisque je suis devenue une amie....
Le sourire a été balayé de mes lèvres, mes yeux d'amoureuse se sont durcis et embrumés de larmes. Je crains, ce soir, de ne plus pouvoir garder cet espoir que j avais mis sur moi comme une couverture bien chaude. Je dois me décider à affronter le froid glacial avec le mot: amie gravée sur mon cœur.

Aujourd’hui dernier jour de mes 23 ans et premier jour du reste de ma vie.

Les trucs que j’ai fait :

De la danse classique pendant 10 ans, j’ai appris le solfège et le piano, fait du modern’ jazz jusqu’à 20 ans, je suis allée aux Etats Unis, j’ai déjà vomi sur les mains de ma sœur, j’ai eu mon bac avec 63 points à rattraper à l’oral, je me suis fait une double fracture du majeur de la main droite, j’ai chanté les chansons d’Yves Duteuil à 5ans et j’ai vu Michael Jackson en concert à 14, j’ai découvert Enki Bilal à 13 ans, j’ai été traumatisé par l’exorciste, je suis tombée amoureuse 4 fois dans ma vie, mes premiers fantasmes masculins étaient les messieurs dans les pubs pour les rasoirs Gillette, Mac Gyver et Michael J. Fox, j’ai été actrice dans un film à Hollywood, le premier film que j’ai vu au cinéma était « la belle et le clochard », j’ai voulu avoir une cagoule avec de la fourrure au dessus en hiver comme Vanessa R. et des « body » et des fuseaux comme Marina C. en CE2, j’ai planqué mes bulletins à mes parents au collège, j’ai porté une veste Dredy et des Art’s à crochets, j’ai usé une dizaine de paires de converses, j’étais née lors de la chute du mur de Berlin, j’ai manifesté contre le CPE, j’ai déjà loué 10 films en un week end au vidéoclub d’à côté, j’ai bu des demi pêche et des pagos fraise au Little pub, Pégase était mon chevalier du Zodiac préféré, j’ai fait du cheval une fois dans ma vie et j’ai detesté, j’ai dansé des slows sur « wind of change » de Scorpions et sur la BO de Bodyguard, j’ai sauté par dessus le banc de la mairie en roller, j’ai déjà pensé que mes parents étaient des gros ringards, j’ai porté la casquette Kangol à la façon Samuel L.Jackson, j’ai porté des strings en cachette de ma mère, j’ai jamais voulu retirer mon poster de Bruce Willis dans mon armoire chez mes parents, j’ai éraflé la C3 de ma mère, j’ai eu une carte dédicacée par les Inconnus, j’ai jamais dit à mes parents que je fumais, j’ai déjà mangé des pâtes au gruyère et au Nutella et c’était dégueulasse, j’ai jamais aimé les boys band, j’ai toujours trouvé que téléchat c’était flippant, j’ai écouté du Marilyn Manson et du Mozart à 14 ans, j’ai pleuré à la fin du tome 6 d’Harry Potter, je connais par cœur le Petit Prince raconté par Gérard Philipe, j’ai fait une botte de Père Noël rose très moche à la Maternelle pour Noël que ma mère tient à mettre sous le sapin tout les ans, j’ai été voir Titanic 4 fois au cinéma, j’ai jamais compris l’engouement des gens pour le film le 6^ème sens, j’ai fantasmé sur mon prof d’histoire géo Mr Wagner, j’ai eu mon permis du premier coup, j’ai mis du rimmel bleu au collège, j’avais un autocollant de cri cri d’amour et de Johanna d’Hélène et les garçons dans mon plumier, j’ai volé un gloss à l’occitane que j’ai mis dans mon soutien gorge, j’ai déjà eu 8 journaux intimes, deux blogs, un myspace, un facebook.

Et toutes ses insignifiances qui me restent à vivre!!! ^^

Il y a des jours qui ne ressemblent pas aux autres. En une fraction de seconde une journée banale se transforme en journée formidable. Une fraction de seconde peut faire basculer ce qu'on appelle une coincidence: trois secondes apres c'etait trop tard, trois secondes avant c'etait trop tot... Mais est ce que la coincidence existe vraiment... ou doit on voir des signes dans les petites choses qui nous boulversent? Un dimanche soir banal, une séance de ciné, comme souvent... Je sors comme dhabitude et je tombe nez à nez sur Quentin tarantino qui traverse au feu rouge devant le MK2 Odéon. Je ne me laisse pas souvent impressionnée par les personnalités que j'ai pu croiser au hasard d'une ballade ou pendant des festivals. Mais là putain Tarantino c'est la classe! J'ai bloqué en une fraction de seconde, j'ai eu envie de courir apres et de lui dire que j'etais une grande fan du boulevard de la mort et que j'avais vu tout ces films et que c'etait un honneur et que j'étais dans la production de ciné et que et que... Et puis tout à coup en le voyant s'eloigner, on se rend compte que non ça sert à rien, qu'il n'avait sûrement pas envie d'être importuné et que la magie de cette rencontre c'etait son coté éphemere, un peu magique et mysterieux. Mais dans un monde parallèle, je ferais graver une plaque avec l'inscription: "le 31 aout 2008 à 19h30, C....... et Quentin se sont croisés". Je râle souvent, je me plains, je lezarde, je pleurniche des heures et des heures, mais ça vaut parfois trois secondes d'exhaltations intenses!

Les moments euphoriques de notre dernière rencontre s'estompent... Je repense à sa question juste après avoir quitter mes bras. Tu pense pas qu'on a fait une connerie? J'ai repondu :Non... Et aujourd'hui je pense: peut être... Et demain surement: oui. Un oui gravé dans ma tête qui va pourrir mon esprit face à l'océan. Je pars me frotter aux embruns et faire l'amour avec les vagues à partir de vendredi... Moi sur mon île entouré d'eau, cela m'aidera peut être à l'oublier un peu et prendre la bonne décision.

L'eau est definitivement mon élément. Mon seul défouloir, avant la grande bleue, est la piscine. A peine rentrée dans cet univers moite et ce bruit étouffé, je me sens terriblement bien. J'enchaîne les longueurs, me fond dans l'eau et me reconcilie avec mon corps qui me dégoûte... Cette fois je le discipline, je lui en veux d'avoir cédé, maintenant je l'oblige à se fatiguer jusqu'à ce qu'à épuisement...

Plus de 4 mois que j'attendais ça, je crois que je ne me suis jamais endormie sans penser à lui, à son petit corps, en rêve, suspendu à mes lèvres. J'ai bravé des tempêtes grâce à lui, sans qu'il ne fasse quoi que ce soit. Sa seuleprésence, ses mots simples m'ont envahi d'un positivisme sans nom.

Quand je suis revenue, il a été difficile pour moi de constater une froideur, une distance. Et puis hier, potion magique, bulle fragile de bonheur, je l'ai retrouvé comme avant. Complicité, sourire, rire, la nuit qui passe sur nous, et puis des clichés en noir et blanc de lui, puis de moi. On parle de celui que j'appelle maintenant mon ex et du coup j'embraye sur sa vie sentimentale à lui... Complexe. Je ne suis pas la seule et je suis surtout pas la première dans son coeur. Il est accroc il veux me faire comprendre que c'est elle avant tout...

Je délaisse mes principes d'exclusivité, de jalousie et me fond dans ses bras pour qq instants de délices retrouvés. Je me sens comme une courtisane au royaume du roi, celle qui veut prendre la place de la reine.
Je n'ai le droit qu'à son amitié et son corps. Je n'ai pas le droit à la tendresse d'après, reservée à la Reine. Pas de câlins, pas de caresses, pas plus de reconfort dans sa voix qu'il n'en faut. Tout est pretexte pour parler d'elle. Il me teste, serais ja assez dingue pour le suivre? Oui je le suis pour l'instant, jusqu'à ce que cette situation me rende assez dingue pour tout laisser tomber.

De nouveau, je sors de chez lui, habillé comme hier, mais moins naïve et peut etre moins enjouée que la première fois où j'étais insouciante.

J'ai un amoureux... il est assez petit, froid et de couleur noir. Je le prends toujours avec beaucoup de delicatesse et de précaution. Je suis complétement folle de son petit déclic et passe des longues heures à le bichonner. Un vrai canon en plus...!
J'ai finalement compté, recompté, culpabilisé avant de me décider et finalement je me suis lancée, comme si c'etait la seule choses qui pourrait me reconforter en ce moment. Quand je l'ai eu entre les mains, je n'ai plus hésité, c'est lui que je voulais... Et je passe du temps à prendre des photos: de moi, de mes amis, des rues et boulevards parisiens,... Avec une impression de posséder chaques choses que j'immortalise, planquée derrière mon objectif...

Bizarre ce rapport que j'ai avec ces mini messages... comme des petites bouteilles à la mer jetées dans un océan technologique. Il y a ceux de Z. poétiques qui me donnent le sourire à chaques fois. Ceux de M. qui me font monter le rouge aux joues lorsque j'y vois son nom et decevant une fois que j'ai posé mes yeux bleus dessus. Ceux de J. qui me font sourire par leur ingéniosité et leur humour acerbe. Ceux d'une maman qui envoit des messages à sa fille comme si elle allait la border dans son lit. Ceux auxquels on s'empresse de répondre, ceux qu'on laisse en suspend, ceux qu'on garde, ceux qu'on jète.

Puis il y a celui de S. qui a enfin repondu au mien envoyé 10 jours auparavant. Pas de poésie, un battement de coeur serré. Un frisson glacial qui roule sur ma nuque nue sous mes cheveux relevés... Pas de poésie, juste la réalité d'un couple qui a volé en éclat. Message d'une cruelle banalité et un double des clés demandé... Fin de la magie.